Plus de 200 hommes disparaissent en mer au cours de cette tempête
Qui se souvient des journées du 19 et du 20 septembre 1930 où une tempête d’une extrême violence occasionna de lourdes pertes en vies humaines et de nombreux dégâts à la flottille ?
Plus de 200 hommes disparaissent en mer au cours de cette tempête qui surprend les dundées en pêche autour de 300 milles à l’ouest et au nord-ouest de Penmarc’h. Elle dure plus de 30 heures avec des vents tournant sud-sud-ouest, de force 10–11. 27 navires sombrent, 50 dont les avaries sont bien trop importantes ne reprendront jamais la mer.
Étel est particulièrement touché et connaît certainement l’épisode le plus dramatique de son épopée thonière.
Le journal de l’époque « L’Ouest-Éclair » relate :
« S’il y a un port où l’anxiété règne, c’est Étel qui a sa part très vive dans le deuil de notre littoral. Cet après-midi du 23 septembre paraît aussi triste qu’un jour de 2 novembre, comme une sorte de commémoration des trépassés. On entend des murmures le long du môle. On n’ose pas demaner des nouvelles, il y a sur ces quais des mères, des épouses, des petits enfants et des jeunes femmes qui attendent.»
Le gouvernement français ne reste pas insensible à cette catastrophe. Le sous-secrétaire à la Marine et sénateur du Morbihan, informe le ministre de la Marine marchande. Ce dernier, conscient de la situation critique de plusieurs bateaux de pêche au large, fait appareiller très rapidement deux torpilleurs de la deuxième escadre de Brest pour leur porter assistance.
Un à un les dundées rejoignent le port avec leurs pavillons en berne, tous dans un état lamentable. Au fur et à mesure la liste des victimes se dresse. 10 bateaux ne regagneront jamais le port. On dénombre 72 péris. Leur moyenne d’âge est de 29 ans. La moitié d’entre eux étaient mariés. Il n’est pas rare de naviguer en famille, et de nombreuses femmes pleurent un mari et un fils. Des dizaines de familles sont déchirées, disloquées.
Cette catastrophe précipitera la fin des dundées.